Tirumalai Krishnamacharya, le père du yoga d’aujourd’hui
Vous avez certainement déjà entendu parler de l’ashtanga viniyasa yoga, cette discipline de yoga très stricte qui vise à travailler votre vigueur et votre force. Cependant, savez-vous d’où cela vient ?
Si non, vous êtes au bon endroit pour en apprendre plus sur un des maître de yoga les plus importants dans le développement du yoga en Occident. Ce maître n’est autre que Tirumalai Krishnamacharya, lui-même maître de BKS Iyengar, et père de nombreux asanas.
Qui est Tirumalai Krishnamacharya ?
C’est en 1888, en Inde, que naît notre héros du jour (pour faire plus simple, appelons-le T.K.). Dès son plus jeune âge, il pratique le yoga comme lui enseigne son père, mais ce n’est pas ce dernier qui sera son plus grand mentor. En effet, c’est bien Sri Ramamohan Brahmachari qui bouleversa sa vie et qui lui donna l’inspiration.
Brahmachari est un professeur de yoga renommé installé sur les hauteurs du Mont Kailash, dans l’Himalaya. Il accueille T.K. dans son « école » pour lui transmettre tout ce qu’il sait du yoga. Il y passera 7 ans à étudier les Yoga Sutras de Patanjali, les techniques posturales (asanas) et respiratoires (pranayama) ainsi que les aspects thérapeutiques du yoga.
Lorsqu’il revient chez lui, à Mysore, 7 ans plus tard, le yoga n’est plus autant en vogue. Presque plus personne ne l’enseigne, mais T.K. ne voit pas les choses de cet œil-là. En effet, comme il l’a promis à son maître, il compte bien se marier, avoir des enfants et transmettre le yoga. C’est après un long chemin d’apprentissage qu’il se voit proposé par le Maharaja d’ouvrir une écolé de yoga, il a alors 34 ans.
Le yoga était une discipline, un art de vivre qui se transmettait de maître à élève. Lorsqu’il descendit du Mont Kailash motivé comme jamais, T.K. donna un second souffle au yoga, qui était pourtant en train de disparaître à petit feu. Il décida en plus de le sortir totalement de son contexte, et de le rendre accessible à tous.
Même les femmes y étaient conviées, ce qui n’est pas commun pour l’époque. C’est donc à lui que nous devons le yoga tel que nous le connaissons aujourd’hui, car après cet épisode de résurrection qui fut une grande réussite, il envoya ses disciples en Occident pour qu’ils nous apprennent ce que nous connaissons aujourd’hui.
Comment a-t-il développé le yoga ?
Dans les années 1924, T.K. eut l’honneur d’enseigner le yoga à la famille royale ainsi qu’aux habitants de Mysore. Avec le temps, il comprit l’importance de cette discipline et les bénéfices à l’enseigner. En 1935, beaucoup d’occidentaux venaient pour apprendre à ses côtés. Lorsqu’il apprit l’anglais, il décida d’enseigner dans cette langue ce qui lui permit de toucher un plus grand nombre encore de disciples à travers le monde.
Lorsqu’il s’installa à Madras, il poursuivait des recherches sur une méthode capable de soulager voir de soigner certaines maladies. Cette méthode est un mélange de yoga et d’ayurveda. Beaucoup de ses disciples de cette époque étaient des jeunes garçons dynamiques. Cet aspect lui donna l’idée de développer « Ashtanga Viniyasa Yoga », qui n’est rien d’autre qu’un modèle vigoureux de yoga qui vise à construire la force et la vigueur de ses pratiquants réguliers.
Un professeur de yoga renommé
L’aspect que certains considèrent comme le plus important et qui en a fait un exemple, une idole pour certains, est bien évidemment son système de valeurs. Son rapport à la gloire, à la célébrité, et à l’argent surtout, qui est la représentation d’une infinie sagesse et d’un esprit pur. En effet, malgré tout ce qu’il accomplit dans sa vie, il refusa toujours les sommes d’argent et autres récompenses honorifiques que pouvaient lui proposes les Cours Royales et consorts.
Il ne lui fallait que de quoi vivre, en témoigne son travail en tant que contremaître dans une plantation de café, ou encore ses expériences en médecine ayurvédique. Malgré tous les hauts placés et les grands penseurs qu’il a pu rencontrer dans sa vie, il n’a jamais profité de cela pour son bénéfice personnel. Et rien que pour cela, il mérite énormément de respect.
Sa relation avec BKS Iyengar
Vint le moment ou T.K. commença à enseigner le yoga au frère de son épouse, qui n’est autre que Sri BKS Iyengar, alors que celui-ci n’était encore qu’un enfant. Ces derniers habitaient ensemble, conformément à la tradition.
À l’âge de 15 ans il fit ses débuts dans l’enseignement du yoga. Sri BKS Iyengar, Sri TKV Désikachar et Sri TK Sribhashyam sont les plus proches disciples du Maître. Ce ne sont pas les seuls à qui il enseigna. Il y eut parmi les plus connus ; Patthabi Joîs, Indra Devi, Thérèse Brosse, Jean Klein, Gérard Blitz, Yvonne Millerand…
Ce que vous ignorez sur Krishnamacharya
- Il parlait le sanskrit
Le sanskrit, cela peut vous paraître une langue comme les autres mais il n’en est rien. En effet, c’est une langue morte (comme le latin par exemple) depuis bien longtemps. Très peu sont ceux sachant le parler, mais T.K. en fait partie. Cela lui vient de son père qui lui apprit dès son plus jeune âge, et il transmit ce savoir à ses élèves.
- Il avait un rythme de vie très strict
L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt parait-il. T.K. l’avait très bien compris, ou alors il n’avait rien compris on ne sait pas trop. En effet, il se levait tous les jours à 2h du matin, pour bien démarrer la journée par 5heures de yoga/méditation pour ensuite recevoir ses premiers patients à 7 heures.
N’est-ce pas fascinant de se pencher sur l’histoire des modèles de notre discipline commune ? Il faut se rendre compte de la chance que nous avons de pouvoir nous inspirer de nos modèles actuels comme Alex Onfroy, mais il faut également se rendre compte qu’eux aussi se sont inspirés de modèles encore plus anciens que nous devons respecter.
Si c’est un article qui vous a intéressé, nous vous conseillons de vous rendre sur notre blog régulièrement alimenté, où nous abordons d’autres sujets divers comme les formations de yoga en Inde, ou encore le sattva et les trois gunas.