Découvrir Sirsasana, la posture de la tête
Dans les cours de récréation, pouvoir faire le poirier ne manquait jamais de vous attirer les regards admiratifs de vos camarades. Quelques années plus tard, maîtriser la posture de la tête (ou Sirsasana) reste un symbole d’accomplissement.
Défier les lois de la pesanteur peut paraître impressionnant et n’est pas quelque chose à approcher à la légère. Beaucoup de yogis considèrent même cette posture d’inversion comme « la reine des asanas ». Cependant, au-delà de son aspect frappant, Sirsasana offre également de nombreux bienfaits.
Si vous vous sentez d’attaque pour voir le monde d’une autre perspective, voici tout ce que vous devez savoir sur la posture de la tête.
Présentation de Sirsasana
La posture de la tête est l’une des postures les plus reconnaissables. Du fait de son esthétique saisissante, elle est souvent utilisée dans les pamphlets, les photos, etc. en relation avec la pratique du yoga.
Sirsasana consiste à se tenir sur la tête, le poids du corps reposant principalement sur les avant-bras. Cette posture présente non-seulement un défi physique – la bonne pratique de Sirsasana nécessite un corps affuté et beaucoup de pratique – mais aussi mental. En effet, se mettre en position d’inversion requiert souvent de vaincre ses appréhensions, comme la peur de tomber.
Ce n’est pas une posture qui s’improvise ou, contrairement à la posture du cadavre (Savasana) ou du croissant de lune (Anjaneyasana), qui est accessible aux débutants. Mal exécutée, la posture de la tête peut avoir des conséquences désastreuses sur les cervicales. Ne vous lancez pas seul(e) dans l’apprentissage de la posture de la tête.
Les bienfaits apportés par la posture de la tête
La maîtrise de la posture de la tête offre un nombre de bienfaits impressionnants, tant du point de vue physiologique que psychologique. Réussir cette posture demande du temps et de la pratique, mais le jeu en vaut la chandelle.
Physiquement, Sirsasana requiert une activation musculaire complète. Cela inclut bien évidemment les muscles des bras et du cou, qui supportent l’essentiel du poids du corps. Toutefois, la sangle abdominale et les ischio jambiers, essentiels pour maintenir l’équilibre, sont aussi très sollicités. C’est un exercice physique complet qui permet également de développer le sens de l’équilibre.
La posture de la tête permet aussi de soulager de nombreux maux qui affectent le bas du corps. Cela inclut notamment les varices, la sensation de jambes lourdes, ainsi que les douleurs du dos.
Sirsasana est également bénéfique pour renforcer le système cardio-vasculaire et la circulation sanguine. Inverser l’afflux sanguin est notamment excellent pour la santé de vos reins et du système de digestion, mais aussi pour renforcer le système immunitaire.
Du point de vue mental, la position de la tête permet d’équilibrer le septième chakra (Sahasrara) qui se situe sur le haut de la tête. Cette stimulation favorise la concentration, ainsi que l’apaisement des sens et des émotions. C’est une position très utile pour combattre, par exemple, le stress ou la colère.
C’est la posture par excellence pour lutter contre ses peurs. Vous devrez vous débarrasser de vos préjugés pour accomplir cette position. Cette coordination de l’esprit et du corps est essentielle pour la santé globale et le Sattva.
Enfin, la posture de la tête permet de prendre une nouvelle perspective sur l’existence.
Comment réaliser le Sirsasana ?
La posture de Sirsasana demande une pratique régulière et un renforcement musculaire profond de l’ensemble du corps. N’hésitez pas à vous aider d’un mur pour vos premières tentatives et adoptez une pratique progressive. Comme pour toute asana, maintenez une respiration contrôlée tout au long de l’exercice.
· Commencez dans la posture de l’enfant, les paumes des mains et les avant-bras fermement ancrés sur le sol, les doigts entrecroisés tout en maintenant les coudes écartés de la largeur des épaules.
· Placez le sommet (la partie la plus bombée) de votre tête sur le sol entre vos mains. L’arrière de votre crâne doit toucher vos doigts. Le poids de votre corp basculera naturellement vers l’avant, sur vos avant-bras, vos coudes et vos mains.
· Allongez vos jambes et montez votre bassin vers vos épaules. La montée doit se faire en douceur, sans précipitation. Votre sangle abdominale doit être activée. Continuez à pousser vers l’avant jusqu’à ce que votre buste se retrouve aligné en position verticale.
· Pliez vos genoux, d’abord en les plaçant contre votre buste puis en les redressant. Vos avant-bras, poignets et coudes restent ancrés dans le sol, formant un trépied.
· Une fois stabilisé dans une zone de confort, dépliez vos jambes l’une après l’autre, afin de trouver un alignement à la verticale. Vos jambes doivent être tendues et active afin d’annuler la réponse de la pesanteur. Votre corps doit être perpendiculaire au sol, sans cambrure. Pour éviter de sortir les fesses, inversez votre bassin.
· Vous pouvez maintenir cette posture aussi longtemps que vous êtes confortable, de quelques secondes jusqu’à 3 minutes pour les plus avancés. N’oubliez pas de respirer lentement par le nez.
· Pour sortir de la posture, descendez de manière contrôlée en évitant de vous laisser tomber. Pliez lentement vos genoux vers votre poitrine avant de descendre vos jambes et vos pieds jusqu’au sol. Abaissez progressivement votre corps jusqu’à vous retrouver en posture de l’enfant.
Nos conseils et contre-indications pour réaliser cette posture
Comme nous l’avons mentionné précédemment, la posture de Sirsasana n’est pas une asana à aborder sans préparation. Echauffez vos épaules, votre cou et vos bras. La maîtrise de cette position demande du temps et de la patience : il est improbable que vous réussissiez Sirsasana du premier coup. Prenez le temps de parfaire chaque étape à votre rythme.
La pratique de la posture de la tête est contre-indiquée si vous souffrez des maux suivants :
· Hypertension
· Problèmes vasculaires ou cérébraux
· Vertiges
· Glaucome
· Thrombose ou phlébites
· Maux de tête
· Problème au niveau des cervicales
· Evitez également Sirsasana pendant vos règles
Comme pour toute pratique sportive, consultez votre médecin avant de vous lancer dans un nouvel exercice.